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By rania
LES CYBERATTAQUES CAPITALISENT SUR LE CORONAVIRUS
Vol d’informations personnelles, d’argent, infection des ordinateurs avec des logiciels malveillants : les criminels profitent de la peur liée à l’épidémie pour mener des pratiques frauduleuses.
Ils ont tout d’un message d’information sur le Covid-19. Mais il s’agit en réalité de virus informatiques. Via de faux e-mails des autorités de santé, de fausses notes internes en entreprise ou encore de fausses alertes de retard de livraison, les cybercriminels tentent dans le monde entier d’exploiter la peur liée à l’épidémie pour s’infiltrer sur les réseaux informatiques des entreprises et des particuliers.
Tant et si bien qu’aujourd’hui plusieurs spécialistes indiquent avoir rarement vu de campagnes de spams prendre une telle ampleur… Fait rare, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est récemment sortie de son rôle de médecin en chef face à l’épidémie pour parler de cybersécurité, en mettant en garde contre les fraudeurs qui se font passer pour elle.
« Le coronavirus est devenu le thème de prédilection des attaques par mail, dit carrément Loïc Guezo, le directeur stratégie pour l’Europe du Sud de l’éditeur de logiciels de sécurité Proofpoint. Certains messages sont envoyés à des centaines de milliers de personnes en même temps. »
Des e-mails d’apparence légitime
Les méthodes des cybercriminels sont bien connues des experts. « Les pirates suivent très bien l’actualité », souligne Michel Lanaspeze, le directeur marketing en Europe de Sophos, un autre éditeur de technologie du secteur. Ils cachent leurs liens vérolés et leurs pièces jointes malveillantes dans des e-mails d’apparence légitime qui captent l’attention du destinataire en évoquant les sujets qui l’intéressent le plus. « L’ingénierie sociale a la cote car la psyché humaine reste le maillon faible de tout système de sécurité… », écrivent les experts de Fortinet dans une note.
En France, les experts de la plate-forme gouvernementale « cybermalveillance.gouv », dont le rôle consiste uniquement à recevoir des signalements de citoyens, n’ont pas constaté de hausse du nombre de signalements. « Mais nous nous y attendons », note Jean-Jacques Latour, responsable de l’expertise en cybersécurité. Une seule alerte jusqu’ici à propos d’un faux site de vente de masques de protection qui a débité ses clients sans honorer une seule commande.
Des logiciels d’exfiltration de données
Partout dans le monde, des arnaques sont signalées. Ici un e-mail envoyé par un transporteur et dont la pièce jointe était supposée indiquer le report d’une date de livraison en raison du ralentissement de l’activité dans les ports en Chine. Cliquer sur la pièce jointe déclenche l’installation d’un logiciel d’exfiltration de données.
Là des messages qui invitent leurs destinataires à répondre à des campagnes de dons pour la recherche sur la maladie afin d’hameçonner les données personnelles des internautes. Ou encore un email avec en tête OMS dressant une liste de précautions à prendre pour éviter l’infection et lançant par la même occasion l’installation d’un logiciel aspirant automatiquement tous les mots de passe préenregistrés sur l’ordinateur…
Un peu partout, des autorités réagissent. En Chine, la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances a signalé plusieurs arnaques qui ont touché des banques nationales.
De son côté, l’OMS recommande de ne pas cliquer directement sur les liens présents dans ses e-mails mais de se rendre directement sur son site web, de ne jamais transmettre un mot de passe pour avoir accès à des informations publiques et de vérifier l’adresse e-mail de l’expéditeur.
Source : Les Echos